Le trouble, d’Anne-Frédérique Rochat
Editions Slatkine 2024– roman
Armelle et son mari Léonard vivent une existence paisible et bien réglée. Elle fabrique des prothèses oculaires en verre, il est opticien, employé d’une grande chaîne de magasins. Aucun incident ne semble bousculer leur routine, jusqu’au jour où, en rentrant du marché, Armelle croit voir un peu plus loin dans la rue, Léonard se diriger dans une impasse, alors qu’il devrait être à son travail, à l’autre bout de la ville. Est-ce la réalité, une hallucination ou y a-t-il une autre explication ?
Armelle commence par interroger son mari, mais celui-ci semble nier l’évidence. Dès cet instant, elle imagine des scénarios improbables et soupçonne Léonard de lui mentir. Elle décide alors de le suivre et de l’observer discrètement. Que découvrira-t-elle ? Quelle sera sa réaction ?
Dans son dernier roman, Le trouble, Anne-Frédérique Rochat nous entraîne à sa suite dans une sorte de quête de la vérité qui tourne à l’obsession.
Armelle, l’héroïne de cette fiction, se retrouve déstabilisée par une situation inattendue qui implique son mari. Épier ce dernier n’est-il pas le meilleur moyen de comprendre ce qui se trame dans son dos ? Cependant, à force de chercher ou de mettre en doute les mobiles de son conjoint, ne risque-t-elle pas de se perdre elle-même ? Quant à Léonard, protagoniste proche d’Armelle, il semble indifférent à la préoccupation de sa femme.
Des personnages peu nombreux, une écriture et des dialogues simples et agréables à lire, un texte qui pose parfois question sur le déséquilibre mental ou l’absurdité, le tout dans un récit bien construit. Voilà la recette choisie par l’auteure pour nous garder en haleine jusqu’au bout. Et le dénouement ? Comme dans certains de ses romans, Anne-Frédérique Rochat laisse planer une part de mystère sur la réalité des événements finaux, gardant ainsi une porte ouverte sur notre imagination.
Recension Marylène Rittiner
Extrait page 27
Elle avait de nouveau cette étrange sensation de se voir de l’extérieur. Depuis le plafond, elle observait la table en bois, les verres de vin, le bol avec les olives, le pain, le houmous et leurs quatre mains qui se connaissaient si bien. Elle se regardait et se trouvait plutôt séduisante. Elle regarda son mari, l’image de la femme de l’impasse s’intercala. Elle mourrait d’envie d savoir ce qui les liait, ce qu’ils vivaient. S’aimaient-ils ? De quelle manière ? Cette inconnue, le mystère qui l’entourait se répercutait sur son mari et le nimbait d’une aura intrigante. Serait-elle capable d’en voir les bénéfices ? L’amour qu’elle avait pour Léonard s’était trombe. Il fallait en prendre soin.
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