L'étrange roman de Marianne
Margit Franic , roman, Editions Pierre-Philippe 2017
Marianne Dorfin, mariée, un fils, est très amoureuse de son mari qui lui rend tout l’amour qu’elle prodigue à sa famille. Elle travaille de nuit en qualité de réceptionniste dans un hôpital où se côtoient vie et mort. Marianne passe le plus clair de son temps à tricoter des bonnets et des gants et à regarder la télévision, sur son lieu de travail. Les livres ne l’intéressent plus, les films axés sur la violence et venus d’Amérique ne sont guère passionnants. Elle rêve d’autre chose. Mais quoi ?
Ecrire ! Ecrire un roman… Tous étaient d’accord pour reconnaitre à Marianne des talents d’écriture. La secrétaire du directeur, Adrien son mari, la cheffe du personnel lui demandaient souvent de l’aide.
Elle parle de son ennui à son mari et lui confie son envie d’écrire un roman. Adrien rit et se moque gentiment d’elle. Malgré tout elle finit par se lancer sur l’ordinateur de la réception. Elle cherche le nom de son héros, jeune homme dont elle veut raconter l’histoire. Elle se laisse guider par une voix qu’elle pense intérieure, vous savez cette petite voix que l’on a tous, et le nom de Yohann lui est soufflé. Mais est-ce bien, juste sa propre petite voix intérieure ou la voix de son héros ? Marianne avance dans ses écrits, au fil des nuits une vérité à laquelle elle ne s’attend pas s’ouvre à elle.
Magrit Franic, en s’inspirant d’un lieu de fin de vie où elle a travaillé durant 3 ans, nous emmène tour à tour dans le monde réel puis dans le monde étrange de l’au-delà. Son style agréable en lecture nous permet d’accrocher à son récit, de suivre sans difficulté. Son héroïne ainsi que le héros du roman de Marianne sont des personnages attachants, foncièrement gentils tous deux. De page en page, si l’on a un peu d’intuition, on devinera le fin mot de l’histoire. Mais on attendra le dénouement comme pour confirmer ce que l’on pense.
Recension: Marie-Claire Siegenthaler
Extraits des pages 7, 17, 18
Etre rémunérée pour regarder la télévision en tricotant, voilà un job agréable qui plairait à plus d’une femme ! Mais Marianne Dorfin, charmante et agréable réceptionniste, en avait assez de regarder des émissions qui parlaient toujours des mêmes drames ou des crises politiques sans que cela ne change quoi que ce soit ni dans les comportements, ni dans les mentalités et encore moins dans la vie de ceux qui, comme elle, regardaient défiler ces images avec plus ou8 moins d’indifférence ou qui n’écoutaient que d’une oreille, et encore…. Elle aspirait à autre chose ! Mais quoi… ?
Une certaine langueur l’envahit, un certain vide cérébral dû à l’ennui, lorsqu’il lui vint une idée ! Oh ! Ce n’était pas la première fois qu’elle y pensait, cette idée était vieille de plusieurs années et revenait parfois trottiner dans sa tête comme pour la narguer : elle allait écrire un roman !... Adrien, son mari, disait qu’elle écrivait bien. Lui, appréciait toujours son aide pour rédiger ses courriers et ses rapports, il aimait son style, sa façon simple et agréable d’exprimer ses idées. La secrétaire du dir4ecteur de l’hôpital lui demandait parfois un coup main et même la cheffe du personnel estimait ses conseils.
L'auteure
Magrit Franic vit à Genève et consacre son temps libre à l’écriture de scénarii, la réalisation de court métrage et de romans.