Michel Chevallier

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Depuis toujours j’écris, pour d’autres : journaliste, auteur de discours pour des élus genevois, de préfaces, de correspondance, un vrai travail de nègre anonyme ! Depuis toujours cependant j’ai eu le désir d’écrire à la première personne. Je possède la technique d’écriture probablement comme d’autres sont par exemple naturellement doués pour le chant. La musique des mots me vient spontanément, les phrases se forment dans mon esprit et sous mes doigts sans peine.

 

La difficulté pour moi a longtemps été de répondre à la question : qu’ai-je à dire ? Cette question est restée des décennies sans réponse. Puis un jour, après un accident de vie, la vanne s’est ouverte, naturellement.

 

Je disais que les phrases se forment dans mon esprit et sous mes doigts sans peine. Cela ne signifie pas sans effort. J’écris et réécris et réécris encore, comme l’on peigne une longue chevelure encore et encore jusqu’à ce qu’elle soit entièrement démêlée. Et je n’écris pas linéairement, du début d’une histoire à la fin. En réalité, quand je commence à écrire, j’ai une ambiance en tête et les séquences qui s’y insèrent me viennent au fil du temps dans le désordre.

 

Ecrire c’est donc aussi ordonner une série de chapitres qui naissent dans le désordre mais ont en commun d’appartenir à un même récit. Un récit réussi, c’est pour moi un récit qui restitue un univers cohérent au-delà de l’histoire racontée. D’ailleurs, certains de mes romans préférés ne racontent pas d’histoire que je pourrai restituer en mots. Je pense par exemple à « L’automne du patriarche » ou à « Cent ans de solitude » de Gabriel Gracia Marquez.

 

J’aime également beaucoup l’Italien Andrea Camilleri qui a écrit une série de petites histoires siciliennes dans une langue qui n’est ni de l’italien ni du sicilien, mais qui est parfaitement compréhensible aux Italiens et sans doute aux Siciliens. Ce syncrétisme m’a inspiré pour Rome est une femme, mon premier roman, qui utilise des expressions de romanesco et pour lequel j’ai tenté de systématiquement privilégier au sein du vocabulaire français les mots les plus proches de l’italien. Je suis certes encore très loin de Camilleri.

 

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L'auteur vit à Genève

 

 

 


 

Rome est une femme, L'Harmattan 2020

 

Ce roman réunit toute mon expérience de narrateur, mon amour de la langue et ma passion de la ville éternelle, que je parcours chaque année à pied pour en découvrir les innombrables strates qui s’élèvent jusqu’au ciel – que l’on y croit ou non, peu importe - de la maison de Romulus au lien direct avec les divinités païennes et chrétienne.

 

1935 : Cesare n’a pas connu son père, ou si peu. A 20 ans, il est à l’âge où l’on découvre le monde. Il est affecté au commissariat d’Ostie et trouve le cadavre d’une jeune femme nue sur la plage. Elle porte une marque de couteau au flanc.

 

S’ensuit un parcours à travers Rome, le Latium et le régime fasciste au cours duquel Cesare rencontre des femmes, des suppôts du régime, une voyante, une diseuse de bonne aventure, le chef de toutes les polices et, finalement, les assassins de la jeune femme. Au fil de ses rencontres il mûrit et affine ses interrogations sur ses origines et sur lui-même.

 

Peut-on parler de roman policier politico-ontologique ? Cette expression ronflante peut effrayer, mais elle reflète la part de jeu qui se cache dans le livre. Cela n’en fait pas un récit superficiel, au contraire : le roman est joueur comme son narrateur, Cesare. Il reflète la vie, les doutes, le désir et les ruses de l’enquêteur qui n’oublie pas d’être (jeune) homme et de vivre tout simplement.

 

La suite ? J’ai déjà un scénario pour une seconde aventure romaine de Cesare, qui, après avoir connu le chef ultime des polices dans « Rome est une femme », s’approchera encore un peu plus du cœur de pouvoir, tout en parcourant le temps, de la Renaissance au 20e siècle. Mais actuellement, je travaille sur un ouvrage au titre provisoire de « Le général » qui explore l’hubris et l’abus de pouvoir dans notre société.

 

 

 

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Sur l'auteur et sur le livre

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