J’avais 15 ans, peut-être même pas, j’écrivais mes premiers textes, des poèmes pour mes premiers amours. À 18 ans j’ai terminé mon premier roman, Le poisson de mars . Personne ne l’a jamais vu. Il est rempli des traces de mon hypersensibilité d’alors, de toujours au fond.
J’ai façonné d’autres récits tout en entreprenant mes études universitaires. En 1987, Giuseppe Merrone, aujourd’hui fondateur des Éditions BNS Press, a publié Hypnose 1999, un roman que j’avais écrit à l’âge de 25 ans.
Les hasards de l’existence m’ont ensuite plongé dans l’univers de la sculpture. Pour donner vie à mon monde imaginaire, j’ai modelé l’argile, taillé la pierre pendant de nombreuses années. Travail qui a donné lieu à plusieurs expositions.
Puis, inévitablement, l’écriture m’est revenue, m’a nouvellement enrobé, comme si elle était ma deuxième peau. Je n’avais pas 50 ans. Je n’ai plu pas m’en séparer. J’ai écrit et encore écrit, amélioré mon style et, sur ce chemin, à la reconquête de ma plume, Une autre violence conjugale est né en 2012 aux Éditions Thélès.
Aujourd’hui je ne peux plus m’empêcher de passer régulièrement du temps avec les mots et les phrases. Je construis des intrigues qui naissent du fond de moi sans en avoir conscience. Je ne sais jamais où je me dirige lorsque j’entame une histoire. Le scénario se révèle à mois bribe après bribe. J’écris des thrillers venus de mes viscères et je suis moi-même surpris d’apprendre, à la dernière minute, qui est l’assassin. Quand je me mets devant la page de Word encore vide, pour poursuivre l’aventure de mon récit, des idées passent pour la première fois et me surprennent. Elles font presque toujours inexorablement avancer l’intrigue. Peut-être les avais-je déjà ruminées dans le secret de mon esprit, inconsciemment, imperceptiblement, mais je trouve toujours ces moments magiques.
Mon dernier roman publié, La sterne, aux Éditions Pearlbooksedition a subi le même processus de fabrication. J’avais une idée de base, rien de plus, une jeune fille qui part à la recherche de son père, un voyage initiatique. Le reste s’est agglutiné petit à petit le long des pages pour former un ensemble étonnement cohérent.
Mes amis disent qu’en lisant mes livres ils me reconnaissent, ma vie, mes rêves, mes phantasmes. Je ne conteste pas. Il est inéluctable que mon monde imaginaire prend naissance dans mon existence. Ce qui demeure un mystère c’est l’habileté avec laquelle je brode autour de mon vécu.
Maintenant je lis beaucoup, je passe des heures à cerner des expressions ou des mots que j’utilise encore trop peu, à chercher des images et des métaphores. Il n’y a pas de miracles, si mes histoires se construisent magiquement d’elles-mêmes, le style se travaille.
Les jours, les mois passent et chaque année je produis maintenant un nouveau roman. Depuis La sterne en 2019 deux autres thrillers ont vu le jour. Puis il y a les histoires d’avant que je ne vais pas abandonner. Je vais les reprendre, je vais en affiner le style. Il serait dommage de les laisser disparaître dans les oubliettes avec des scénarios que je crois très percutants.
L’écriture c’est une tranche de ma vie, savoureuse et incontournable. C’est une musique qui trotte toujours dans ma tête. J’entends déjà s’agiter dans mon esprit une nouvelle idée, celle à partir de laquelle naître surnaturellement un nouveau roman.
Bibliographie
2019 - La Sterne, Éditions Pearlbooksedition, Zurich;
2012 - Une autre violence conjugale, Éditions Thélès, Paris;
1987 - Hypnose 1999, Éditions du Rondeau, Lausanne
Pour contacter l'auteur vaudois: adelmo.venturelli@bluewin.ch