Journal-litteraire.ch
Raymond Delley – Journal-litteraire.ch
J’ai toujours aimé les auteurs qui, en marge de leurs livres, se plaisent à dévoiler le décor de leur vie d’écrivain, à ouvrir leur arrière-boutique, à entrebâiller la porte de leur atelier, mais aussi à remonter pour nous le fil de leurs jours.
Je me plais à la lecture de leur journal, de leur correspondance, de leurs mémoires, de leurs carnets, de tous ces écrits dans lesquels, parlant d’eux-mêmes, et parfois sans le savoir, ils livrent quelques-uns des secrets de leurs livres.
Il y a quelque temps, l’envie m’est venue de faire comme eux. Et pourquoi pas sur Internet ! Je parlerais, au jour le jour, de ma passion pour la littérature et les livres, de mes réflexions sur le monde comme il va, de mes émerveillements, de mes agacements ; je raconterais ma vie, laissant remonter les souvenirs au petit bonheur la chance ; je reviendrais sur les livres que j’ai écrits, ceux de mes amis et de mes contemporains, et mille autres choses encore. Et tout cela, mes lectrices, mes lecteurs pourraient le découvrir aussitôt, pour ainsi dire à chaud ; ce serait une sorte de conversation amicale et chaleureuse, un entretien toujours repris qui aurait pour décor l’Espace et le Temps…
Dans ce Journal littéraire, je livre tous ces petits riens de la vie qui font mon enchantement ; je donne, un peu à tort et à travers, « à sauts et à gambades », les raisons qui, en dépit des plaies et des bosses qui accablent notre époque, continuent à me persuader, envers et contre tout, que la vie est une fête.
Pour mettre tout de même un peu d’harmonie dans ce « beau désordre », j’ai regroupé ces notes sous quatre rubriques.
- Les carnets
C’est le cœur battant du site ; c’est là que, au jour le jour, je livre les réflexions que m’inspirent des lectures, des rencontres, des souvenirs, les hasards de la vie, l’air du temps ; ce sont des textes de toutes sortes : des réflexions décousues, de petits essais, des récits, des notules, des chroniques d’humeur, « à la boussole de l’air », comme dirait mon cher Saint-Simon.
Pourquoi « Mes carnets » ? D’abord parce que c’est dans des carnets que ces notes, jetées sur le papier comme elles me viennent, en tous lieux et à tous moments, trouvent leur première forme ; mais aussi parce que, beaucoup de ces notes, c’est dans de vieux carnets, certains remontant à mes années de jeunesse, que je les ai retrouvées.
- Les livres
Quelle histoire que celle des livres que l’on a écrits ! Lorsqu’il m’arrive de reprendre l’un ou l’autre de mes livres pour en relire quelques pages, je m’étonne toujours des chemins tortueux que j’ai suivis pour les écrire. Et l’envie me vient de raconter comment ils sont nés, les péripéties de leur rédaction, les moments de doute, les joies aussi. Comme j’ai été professeur, je me surprends parfois à relire mes romans avec l’œil du critique, à chercher à en comprendre la composition, les thèmes qui les habitent, les motifs qui s’y déploient, la petite musique du style…
Mais il n’y a pas que mes livres, il y a ceux de mes amis, dont il leur arrive de me parler alors qu’ils sont encore en chantier, comme on dit ; il y a aussi les livres de quelques écrivains d’aujourd’hui dont j’ai plaisir à parler parce qu’ils entretiennent la flamme de la littérature dans un monde où celle-ci a de moins en moins de place.
- Les jours
Je pourrais, bien sûr, me livrer à l’exercice toujours gratifiant de l’autobiographie : raconter ma vie tout au long, de ses premiers vagissements à aujourd’hui où déjà elle penche vers l’hiver. Outre que je ne crois pas trop aux autobiographies – toutes celles que j’ai pu lire m’ont donné l’impression que l’auteur s’y guindait, s’y avançait masqué, embelli, travesti, statufié, parfois s’y dissimulait plus qu’il ne s’y montrait –, mon bon plaisir me pousse davantage vers la part flottante des choses de la vie, les fragments du passé tels qu’ils me reviennent, dans les intermittences de la Mémoire ; des bribes, des éclats – pépites ou débris – qui correspondent mieux à ce qu’est en somme une vie : une suite désordonnée, improvisée, toujours plus ou moins provisoire, de moments épars, d’instants disséminés dans le Temps.
- Le questionnaire
Rien de plus mystérieux que la relation que nous entretenons avec les livres et leurs auteurs ! Rien non plus qui me passionne comme de parler avec mes amis des livres qui nous ont marqués, de ceux que nous aimerions avoir écrits, de ceux qui nous réconcilient avec l’existence, et de mille autres choses encore. Ce sont justement ces choses qui font l’objet des treize questions que j’ai adressées à des lecteurs et à des écrivains, et dont les réponses brossent une sorte d’autoportrait en lecteur.
Aujourd’hui, ils sont une quarantaine à m’avoir fait l’honneur et le plaisir de répondre à mes 13 questions.
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