Roman d'un émigré, Philippe Moreno

|||

5 sens Éditions

 

Espagne-France-Genève-Alep, voilà les quatre mots couchés sur la première page du nouveau livre de Philippe Moreno, « Roman d’un émigré ».

 

Une excellente façon de mettre, dès le début, l’eau à la bouche à tout lecteur friand de pérégrinations !

 

Depuis son enfance avec ses parents, pour fuir une Espagne sous le régime de Franco, en passant par la Suisse grâce au travail de son père, traducteur à Genève, et jusqu’en Syrie, il en a vécu des événements, notre auteur bourlingueur ! Sans oublier de nombreux voyages, Angleterre, États-Unis, Afrique, Finlande… de quoi en avoir le tournis !  

 

Oui, Philippe Moreno pratique ici l’art de balader le lecteur, d’avant en arrière dans le temps, au gré des circonstances et des opportunités liées à ses multiples passions, notamment l’architecture.

 

 

Extrait p.145

 

« La vie des hommes, malgré sa continuité dans le temps, est complexe et faite d’allers et retours. Afin de respecter une certaine cohérence, la raconter oblige à sauter des épisodes pour revenir ensuite à des événements survenus auparavant, la simultanéité étant impossible à satisfaire dans le récit. »

 

L’architecture prendra finalement toute la place ! Et l’amour sans cesse grandissant pour cette science le poussera à s’intéresser au climat et à l’écologie qu’il mêlera habilement à ses travaux.

 

Dans sa biographie, l’auteur nous raconte maintes anecdotes, de son enfance à son statut d’adulte, certaines touchantes, d’autres sympathiques ou drôles.  Il nous livre également une foule de détails sur son parcours professionnel et l’évolution des techniques du métier. Il nous relate enfin, sous forme de journal, « l’aventure extraordinaire » d’Alep, en Syrie, vécue sur « presque une année universitaire ».

 

Plus nous avançons dans la lecture, plus nous découvrons un homme passionné, ingénieux et avant-gardiste. À n’en pas douter, Philippe Moreno est un homme enthousiaste et audacieux !

 

 

Extrait p. 96

 

«Mais je ne sais évidemment rien de la vie secrète de Jorge Semprun à ce moment-là. Je me borne à faire la connaissance d’un Semprun – je n’ai jamais su son prénom – fort sympathique, qui me vante avec véhémence et conviction le métier d’architecte et me fait entrevoir des études très libres, dans une ambiance artistique enthousiasmante, au point que je sors de cet entretien décidé à m’inscrire dans cette faculté. Rien ne me rebute, même pas le fait que je n’aie pas été jusqu’à présent intéressé par le dessin, pas trop non plus par les maths, encore moins par la géométrie, branches pourtant essentielles dans ce métier.»

 

Recension Marylène Rittiner