Le jour et l’heure, Francis Parel

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Slatkine 2022

 

À l’été 1995, dans les sous-sols de la cathédrale Saint-Pierre à Genève, des archéologues tombent sur trois corps à moitié momifiés, emmurés dans une crypte datant du Moyen Âge. Mais selon les premiers indices, il s’agirait d’individus ligotés et assassinés, peut-être même torturés, il y a douze ans environ.

 

Alain Fournier, commissaire principal, est appelé sur les lieux avec son équipe. Il lui faudra creuser dans le passé pour trouver un début de piste. Une affaire de meurtre non résolue qui remonte au printemps 1985 refait alors surface. En rouvrant ce vieux dossier, la brigade criminelle va découvrir de nouveaux éléments qui pourraient bien l’aider à résoudre les deux énigmes.

 

Avec son dernier polar « Le jour et l’heure », Francis Parel nous plonge dans les galeries souterraines de la ville, arpentées des seuls archéologues intéressés par les fouilles. L’endroit idéal pour une sépulture à l’abri des regards, et pourquoi pas, pour dissimuler des corps !

 

À la différence de la plupart des romans policiers, l’auteur déroule son récit de façon à ce que nous découvrions assez rapidement le responsable et la raison de ces crimes. La suite en devient alors des plus passionnantes ! Comment l’assassin va-t-il s’y prendre pour mettre à exécution son plan diabolique ? Quels stratagèmes utilisera-t-il pour passer entre les mailles du filet ? Y parviendra-t-il ?

 

Une histoire dramatique où le principal héros, poussé par la vengeance, manifeste une ténacité qui force l’admiration. Autre personnage important de ce roman à suspense, le commissaire chargé de l’enquête. Ce dernier se montre tout aussi résolu dans sa tâche, mettre la main sur le criminel. Entouré d’une équipe de choc, il mène rondement recherches et réflexions qui confirment ses soupçons. Il nous faudra toutefois attendre les toutes dernières pages pour connaître le mot de la fin. 

Recension Marylène Rittiner

 

Extrait page 288

 

François Delacroix reposa le journal, tétanisé. Ainsi ce qu’il redoutait le plus sans vraiment croire que cela puisse arriver venait de se produire. On avait retrouvé les corps des trois agresseurs de Sophie. Il tenta de calmer le maelström qui soufflait dans son esprit où tout s’entremêlait.

 

La police, les expertises, les convocations, l’arrestation, les interrogatoires, peut-être même d’Estelle, de son père et sa mère. Lui en prison, ses parents anéantis, qui irait fleurir la tombe de Sophie… Non, en aucun cas cela ne devait avoir lieu. Il lui fallait réfléchir, se persuader qu’il n’avait commis aucune erreur, pas laissé la moindre trace. Oui mais seulement les crimes parfaits n’existaient pas. C’est du moins ce qu’on en disait. Et pourquoi ne serait-il pas l’exception qui allait infirmer cette règle à l’emporte-pièce pour romans et séries télévisées…

 

Il regagna son domicile des hauts de Champel, mis de l’ordre dans sa tête et prépara un plan de campagne. Grâce à l’article paru ce matin, il avait une bonne longueur d’avance sur les policiers. Il était en mesure d’anticiper leurs questions. Le reste ne dépendra que de son aptitude à jouer la comédie Sans prétention, il pensait pas trop mal se débrouiller dans ce domaine. Ce qu’il devait faire dans un premier temps, c’était se remémorer tout ce que le patron de la brigade criminelle lui avait confié à l’époque. Ce qu’il pouvait savoir et ce qu’il était censé ignorer.