Slatkine 2022
Arno Morel est un homme d’affaires, jeune, insouciant et frivole. À l’annonce de la mort de son père, Tarik Layanel, sa vie bien rythmée bascule. L’avocat de ce dernier, chargé de sa fortune, remet à Arno une montre de luxe, au dos de laquelle d’étranges caractères sont gravés. Une énigme à résoudre pour toucher l’héritage ! Malgré son incrédulité, le jeune homme se lance dans un périple autour du monde, allant de mystère en mystère.
Pour les résoudre, il doit suivre à la lettre les instructions données du vivant de Tarik. Mais certains autour de lui sont prêts à tout pour s’emparer du pactole. Arno devra ainsi se mesurer à des figures habiles de la finance et des affaires. Parviendra-t-il à déjouer les pièges qui le guettent ? Son père, qui est-il vraiment ? Et quelles sinistres et perturbantes réalités découvrira-t-il ? Son mental tiendra-t-il le choc ? Sera-t-il assez fort pour aller jusqu’au bout ?
Dès les premières pages, l’auteur Patrick Delarive nous emmène dans une course à l’héritage, un patrimoine colossal amassé au fil des ans par Tarik, personnage influent de ce récit. L’histoire se déroule comme un jeu de piste parsemé d’énigmes, par-delà divers pays. Et notre jeune héros les résoudra les unes après les autres, entraînant le lecteur dans son sillage. Au passage, il gagne en maturité, devenant ainsi un homme plus réfléchi.
D’autres protagonistes sans scrupules entrent en scène pour brouiller volontairement les indices, cherchant ainsi à éliminer le légataire de cette vertigineuse richesse. La cadence du récit se fait alors plus rapide, le parcours du héros plus dangereux.
Une histoire bien ficelée et un suspense soutenu jusqu’à la fin, voilà les deux ingrédients majeurs dans la réussite de ce premier roman !
Recension Marylène Rittiner
Extrait page 105 et 106
Londres – 11 juillet 2021
Au premier pas d’Arno sur le trottoir, l’homme à l’imperméable se retourne. Arno fait demi-tour. D’une seconde à l’autre il pense qu’une main va se poser sur son épaule et une voix prononcer « Tu me suis ? Mauvaise idée ». C’est une certitude maintenant. Surtout ne pas rester immobile. Beaucoup trop louche. Arno parcourt les cinq mètres qui le séparent du croisement de Pont Street et Sloane Street. Il regarde par-dessus son épaule. Personne. Arno s’accroupit derrière la barrière en fer forgé et voit le livreur traverser la rue. Il s’était simplement retourné pour vérifier qu’aucune voiture n’arrivait.
Sans le lâcher des yeux, Arno inspire profondément et souffle trois coups secs. Les arbres centenaires du Catogan Place Park bruissent au passage du vent qui vient sécher la sueur recouvrant sa nuque. Un frisson le traverse, les poils de ses bras se hérissent. Il fait froid dans les rues de Londres à 7 h 30. Même le 11 juillet. C’est l’Angleterre, tout simplement. Le moment est mal choisi pour remonter chercher un pull. Le coursier disparaît derrière une camionnette. Arno n’a plus le choix. Il traverse Pont Street en courant et se lance à ses trousses. La peur de le perdre remplace celle de se faire repérer.