Les abeilles savaient
Jean-Marc Lombard, Éditions Pierre-Philippe 2017
À la mort de Gaspard Vescagon, Martine, Caroline et Marinette reçoivent toutes les trois une lettre du défunt, les invitant à se retrouver chez lui à une date et à une heure bien précises, et choisies par lui. Ce qu’elles font, par respect pour le disparu. Ce dernier leur laisse en héritage un mystérieux jeu de piste au bout duquel les trois jeunes femmes découvriront un secret bien gardé depuis 1944. Un secret, oui, mais pas seulement. Quelque chose de plus intéressant attire d’autres personnages, plus ou moins dangereux et qui apparaissent soudainement dans le village du vieil homme pour en perturber les habitants. Qui sont-ils ? Que cherchent-ils ? Et Gaspard, qu’a-t-il caché durant toutes ces années ?
Dès les premières pages, l’auteur, Jean-Marc Lombard, nous présente ses trois héroïnes. Et rapidement, son histoire nous entraîne dans une aventure passionnante où les bons et les méchants vont se croiser dans une même quête. Cependant, les uns par souci de fidélité et de justice, les autres pour une cause moins noble. Et puis, au fil du récit, un épisode tragique des années de guerre fait ressurgir des hommes et des femmes de cette époque éprouvante. Qu’en sera-t-il, dès lors, du quotidien de chacun ?
Un roman où il y a peu de place pour l’inaction, mais où se mêlent des amitiés nouvelles, des rencontres improbables, des événements inattendus ou inespérés, et enfin un dénouement parfait. Avec en prime, une bonne intrigue, un texte bien écrit et un style des plus agréables qui font de ce livre, un excellent divertissement.
Recension : Marylène Rittiner
Extrait pages 39 et 40
Assises autour d’une tasse de café, Marinette, Martine et Caroline devisaient sur la méthode à mettre en œuvre pour optimiser leur recherche.
Avant de renverser la maison dans tous les sens et d’amoindrir leurs énergies en cherchant tout azimut, elles avaient préféré retenir des cachettes en fonction de la personnalité de Gaspard.
Même si ce dernier ne se mêlait que peu aux manifestations festives du village ou aux événements associatifs, il ne fermait sa maison à personne et était toujours avenant avec les gens, connus ou inconnus, qui lui rendaient visite.
Elles étaient assez d’accord, même si Marinette ne prenait que peu part à la discussion, pour dire qu’il établissait relativement facilement un lien de confiance avec ses visiteurs.
En conclusion, ce n’était pas la peine de faire sauter le carrelage ni d’aller soulever les tuiles les unes après les autres. Elles devaient chercher à contre-courant, là où d’autres plus perspicaces passeraient trop vite. Gaspard n’était pas quelqu’un rongé par l’anxiété. L’angoisse du vol ne faisait pas partie de sa vie. Elles en déduisirent que la lettre qu’elles devaient trouver ne devait être que superficiellement cachée.
Elles décidèrent d’affiner leur analyse en partant du principe que le propriétaire des lieux leur adressait un message qu’il souhaitait confidentiel.
Il voulait donc qu’en aucun cas d’autres personnes ne les découvrent. Gaspard l’aurait donc dissimulé dans un endroit en rapport avec leurs affinités.
[…]
Caroline expliquait aux deux autres comment elle avait rencontré Gaspard et leur avoua qu’ils partageaient une passion commune, les abeilles. Si elles suivaient leur raisonnement, la lettre ne pouvait se trouver que dans sa réserve de miel. Le reste du matériel d’apiculture était rangé sous l’appentis et Gaspard précisait bien que le premier indice se trouvait dans la maison.