Dormez en Peilz, Emmanuelle Robert

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Slatkine 2023, polar

 

En mai 2021, après un long et difficile confinement dû à la pandémie de Covid 19, la population suisse envahit les lacs, trop heureuse de recommencer à vivre « normalement ».


Fabienne Corboz, plongeuse de haut niveau, ne fait pas exception. La sexagénaire projette depuis longtemps de « s’attaquer au record féminin de profondeur dans le Léman. » Mais plusieurs incidents inattendus surviennent, mettant à mal son objectif. Et lorsque  Patrick Zwerg, personnalité connue de la région et adepte de paddle, disparaît aux abords de l’île de Peilz, l’inquiétude fait place à sa contrariété. Qui sait quelle tournure peuvent prendre ces événements? Des secrets enfouis depuis des années refont alors surface.
Pourraient-ils troubler la sérénité de quelques-uns ? S’agirait-il d’une vengeance? Dès lors,qui d’autre serait visé ?

 

Dans son deuxième roman, Dormez en Peilz, Emmanuelle Robert nous entraîne dans les profondeurs du Léman et l’univers passionnant de la plongée en apnée.
Lorsque Patrick ne donne plus signe de vie, Fabienne, héroïne de l’histoire, donne l’alerte. Se met alors en marche une minutieuse enquête, menée bon train par l’équipe policière de Riviera-Chablais que dirigent Antigona Abimi et Max Kander, et soutenue par la police du lac. La plupart des personnages se connaissent de longue date, évoluent dans la même région, se côtoient inévitablement. Au fil des pages, nous découvrons leur personnalité, parfois belle et attachante, mais le plus souvent sombre, malmenée par les blessures du passé, ou nourrie par des travers de l’âme humaine, malhonnêteté, égocentrisme, jalousie, colère, infidélité, obsession du sexe… L’affaire se complique avec d’autres éléments, d’autres disparitions, d’autres indices.
L’auteure sait habilement brouiller les pistes, et nous tenir en haleine jusqu’à la toute fin.

 


Un polar bien ficelé où les coupables ne sont pas toujours ceux que l’on croit, ni les mobiles toujours de ceux que l’on présume. Recension Marylène Rittiner

 

 

Lausanne, Rue du Simplon, extraits : p.66-67


[…] Une sonnerie l’interrompit. Il ne comprit pas et chercha un réveil à éteindre. Plus lucide, Aline roula sur le lit et tendit la main vers le portable de service, mis à charger. Elle le lui donna.

 

- Kander, s’annonça-t-il d’une voix cassée.

Sans un mot, il écouta : Sol, la commandante, était sur le terrain, un éboulement s’était produit dans les gorges du Chauderon. Entretemps, ils avaient reçu l’appel d’une dame qui  s’inquiétait. Elle avait rendez-vous avec un monsieur qui n’était finalement pas venu et ne répondait pas au téléphone…

 


- Patrick Zwerg, ça te dit quelque chose ? demanda le collègue.

Max tiqua quand il entendit le nom du présumé disparu. Ce politicard était allé jusqu’à l’accuser de partialité envers les « dealers africains » sous prétexte d’«affinités culturelles ». Tout ça parce que Max portait sur son visage l’origine mauricienne de sa mère. Le nom de la personne qui les avait alertés, en revanche, ne lui évoquait rien.
- Fabienne Corboz ? Non, je ne vois pas. Pourquoi, je devrais ?
- Je crois que oui. Quand on lui a demandé si elle avait une raison particulière de
s’inquiéter, elle a répondu : « Je suis la femme de Bernard Corboz. Il est recherché par Interpol. J’ai peur qu’il soit revenu et qu’il ait éliminé Patrick. »

 


- Nom de Dieu !

Max était complètement réveillé.
- On a envoyé une patrouille frapper chez Zwerg. Pas de réponse. Son véhicule n’est pas au garage. Les voisins n’ont rien vu, rien entendu. Il est peut-être juste allé profiter de son dimanche et il reviendra tout bronzé ce soir… mais c’est Me Zwerg.
- Et c’est la femme de Corboz. Faut qu’on l’entende. Convoque-la au poste de Vevey.
- J’arrive.