Francisco Arenas Farauste

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Fils d’immigrés espagnols, je vis en Suisse depuis plus de 40 ans et depuis peu à Montreux. Autodidacte complet et n’ayant donc aucune formation académique, j’ai pu malgré tout gravir les échelons et j’occupe désormais des fonctions dirigeantes au sein d’une grande entreprise suisse.

 

Dès mon jeune âge - j’ai gagné un prix littéraire à 17 ans - je me suis intéressé à la littérature, j’étais bien entendu un lecteur avide, mais surtout il me tenait à cœur d’exprimer mes sentiments au travers principalement de nouvelles et de textes courts. Il y a de cela environ un an, j’ai retrouvé par hasard certains de ces textes et l’idée m’est venue d’écrire à nouveau et cela après une interruption d’environ trente ans.

 

Il aurait été évident d’écrire sur ma vie, les expériences qui ont forgé mon caractère et ma personnalité durant cette période, mais j’ai choisi une autre voie. Celle de témoigner au travers d’un roman et d’histoires courtes des absurdités et des folies de ce monde.

 

 

Le Comte foudroyé, 5 sens édition 2022

 

Le comte foudroyé est un livre sur nos rêves, nos fantasmes et nos espérances. Nous avons tous des aspirations, il est intéressant d’observer à quel point celles-ci peuvent altérer la perception que nous avons du réel. Dans cette réalité que nous rejetons, au fond, ne voyons-nous pas tous ce que nous avons envie de voir ? Ce livre est également une dénonciation d’une certaine forme d’aveuglement de nos sociétés qui s’efforcent de faire entrer chacun d’entre nous dans une case bien définie.

 

Nous sommes harcelés quotidiennement d’images qui nous présentent le monde sous un angle idéal. Chacun d’entre nous s’efforce de communiquer au travers des réseaux sociaux une image positive. Des filtres qui modifient notre apparence, des poses flatteuses, des lieux luxueux ou magnifiques soigneusement choisis présentent un monde artificiel auquel malheureusement la plupart d'entre nous finissent par croire.

 

J’ai voulu transposer cette confusion entre image et réalité il y a de cela cent ans. Le comte est un idéaliste qui va se trouver perdu dans les méandres d’une réalité sordide et crue sans pourtant ne jamais s’en apercevoir. Ce récit est une allégorie des illusions numériques si actuelles.

 

Extrait, page 9

 

Pedro Sanchez de Tendilla n’aimait pas la lente monotonie des dimanches après-midi lorsque le soleil descendait sur l’horizon et éclairait les visages de sa mère et de sa tante de rayons peu flatteurs pour leurs faciès ridés ornés, ici et là, de verrues velues.

 

Pedro n’avait qu’une envie lors de ces moments d’oisiveté, prendre ses jambes à son cou et se perdre dans les dédales de la vieille ville. Laisser son esprit vagabonder entre deux ruelles et découvrir des lieux inconnus cachés dans le ventre de la cité.

 

Comte sévillan désargenté, Pedro aimait à penser qu’il faisait partie de la caste des élus, des privilégiés, des nantis. Persuadé d’être promis à un destin exceptionnel, il avait une haute opinion de sa personne.