Béatrice Thièry

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Présentation

 


Béatrice Thièry est née à Charleroi (Belgique), a grandi en région lausannoise, où elle a effectué toute sa scolarité, et est licenciée ès lettres de l’Université de Lausanne. Jurassienne d’adoption, elle vit à Porrentruy depuis 1996. Elle partage aujourd’hui son temps entre son travail, qui consiste à corriger ou réécrire les textes des autres, et ses projets littéraires.
Son recueil de nouvelles La fenêtre a été publié en 2017 aux éditions L’Harmattan.

 

 

Démarche d’écriture et inspiration

 

Intéressée par la destinée des gens ordinaires, Béatrice Thièry aime restituer des atmosphères et décrire des processus psychologiques. Elle cherche à faire partager la vision de ses personnages tout en laissant à ces derniers leur part de mystère, un peu comme si le lecteur se penchait par-dessus leur épaule.


Toute existence, aussi banale soit-elle, est faite de moments décisifs dont, le plus souvent, l’aspect inéluctable échappe à la personne qui les vit. C’est pourtant cet enchaînement d’événements en apparence fortuits qui finit par donner à chaque destin sa géographie particulière.


La réalité fourmille d’histoire à raconter. Il suffit d’observer les gens dans la rue, d’écouter des bribes de conversation, d’être attentif aux bruits que l’on perçoit à travers les parois des immeubles, de deviner ce qui se cache derrière un fait divers, pour imaginer des situations insolites, des destinées singulières, des vies banales, avec leurs petits et grands drames.


S’inspirant parfois de souvenirs vécus, l’autrice cherche à restituer des impressions, souvent très visuelles, pour construire ses histoires. Mais, s’il existe parfois une part autobiographique dans ses récits, ils restent toujours de pures fictions.
Pour elle, l’histoire que l’on raconte doit posséder sa logique interne, son univers propre et doit fonctionner par elle-même, comme un monde en soi. Toute la magie de l’écriture réside dans sa capacité à transcender la réalité ; l’auteur peut s’accorder toutes les libertés.

 


A propos de La fenêtre et autres nouvelles, Paris, L’Harmattan, 2017

 


Ce recueil rassemble neuf nouvelles, des histoires de perte et de disparition entre lesquelles existe un jeu de correspondances : rencontre inattendue, prise de conscience brutale, révélation d’un secret, suicide, abandon, autant de situations qui viennent troubler la routine du quotidien et peuvent faire basculer la vie des personnages.
Le lecteur, tel un intrus, est amené à partager le point de vue du protagoniste, dont il accède à la part cachée. On devine des drames sous-jacents, des secrets jamais révélés, qui continuent de hanter les esprits.
L’absence d’indications spatiales et temporelles donne au récit un ton méditatif, un aspect flou traduisant l’errance des personnages. Les nombreux non-dits de même que des fins ouvertes laissent la part libre à l’imagination du lecteur.

 

 

Extraits

 


 « Quand, enfin, elles arrivaient au carrefour, elles ne riaient plus. Elles se taisaient soudain, évitant de se regarder. Le garage était composé d’un corps de bâtiment flanqué de plusieurs stations de lavage et, à hauteur du trottoir, de quelques pompes à essence dont les clients se servaient eux-mêmes, avant d’aller payer à la caisse, que l’on apercevait de l’extérieur, à travers une paroi de verre. Certains jours, Maurice était là, debout derrière le comptoir, mais il arrivait aussi qu’on ne l’aperçoive pas pendant plusieurs semaines. Il était grand, noir de cheveux, plutôt maigre et conservait, malgré ses dix-huit ans, un torse mince et des membres si longs que les manches de ses vêtements laissaient apparaître les poignets, dont les os saillaient sous la peau. Il avait un regard clair qui coulait sur vous comme de l’eau et donnait l’impression qu’il cherchait en permanence à apercevoir quelque chose ou quelqu’un, juste derrière vous. »
(Sur la voie, p.23)

 

« La veille de notre départ, elle était entrée dans ma chambre et m’avait dit de préparer ma valise. Ce serait, disait-elle, l’affaire de quelques jours, des petites vacances en quelque sorte... Pourtant, je m’étais bien doutée que ce départ avait de fortes chances d’être définitif. Je ne reverrais plus notre petit appartement ni, sans doute, cette ville à laquelle j’avais fini par m’habituer. Les affaires que nous y laisserions seraient mises au rebut, comme celles de ces solitaires qui meurent dans la misère et dont personne ne vient réclamer les maigres biens. Mes amis, j’en avais quelques-uns maintenant, allaient se demander ce que j’étais devenue et finiraient par conclure que j’étais décidément une fille bizarre. Ils m’oublieraient vite. J’ai l’habitude de laisser peu de traces dans la vie des gens.
(Elle, p.86)

 

 

Projet actuel

 


Béatrice Thièry travaille aujourd’hui à l’écriture d’un roman relatant un destin de femme. Le récit, qui a pour décor une ville du Nord, débute dans les années 50 et s’étale sur plusieurs dizaines d’années. Ici encore, il s’agit d’explorer l’intériorité du personnage principal, mais en approfondissant la démarche et en donnant à la narration une dimension spatiale et temporelle plus marquée, ceci dans le but de restituer l’atmosphère particulière d’une époque.

 

 

Informations et contact

 

Fiche auteure sur le site des éditions L’Harmattan :

https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=33766

 

Page Facebook consacrée à l’ouvrage :

https://www.facebook.com/Lafenetreetautresnouvelles/

 

Adresse e-mail : beatrice.thiery@bluewin.ch